الشاعر عبد القوى الأعلامى
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 Martine n'a pas école aujourd'hui. C'est jeudi.

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TALEB AHMED
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TALEB AHMED

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مُساهمةموضوع: Martine n'a pas école aujourd'hui. C'est jeudi.   Martine n'a pas école aujourd'hui. C'est jeudi. I_icon_minitime15/3/2013, 10:14

Martine n'a pas école aujourd'hui. C'est jeudi.

C'est une petite fille de dix ans, assez tranquille dans l'ensemble. Un peu tristounette
parfois, sans raison particulière. Elle s'est construit un monde à elle où elle se réfugie
souvent. Elle rêve, en jouant avec sa poupée. La poupée devient une princesse,
enfermée dans une tour par un père jaloux, elle attend le prince charmant qui
viendra la délivrer et l'emportera sur son beau destrier blanc.
Martine a un vice : elle lit. Elle dévore les bouquins. Elle se prend pour Claude du club
des cinq, partant à l'aventure avec Alice ou tous ses copains du Clan des sept, elle
pleure en lisant l'histoire de Twiga la girafe, elle s'émerveille des aventures d'Ulysse.
Quand elle se plonge dans ses lectures, plus rien n'existe, au grand désespoir de sa
mère, qui estime que Martine perd son temps, qu'elle s'échappe trop de la réalité des
choses, de la vie réelle en général.
C'est vrai que Martine vit les histoires avec une intensité telle qu'on dirait qu'elle est
absente, et que, du coup, elle ne participe pas vraiment aux tâches de la maison,
comme ses sœurs.
Elle reprend pied dans la vie quotidienne en fermant le livre, lu d'une seule traite...

Pour le moment, elle est bien heureusement seule avec sa poupée
dans la chambre
qu'elle partage avec deux de ses sœurs parce que les sœurs en question ont eu le
bon goût de partir regarder la télévision dans la salle à manger.
La famille habite un appartement, au premier étage d'un immeuble important, dans
une zone urbaine. Les rapports de voisinage sont quasiment inexistants, chacun
reste chez lui, sans s'occuper des autres. Dans l'escalier ou l'ascenseur on jette
un " bonjour " marmonné en croisant les uns ou les autres, seulement un signe
de tête ébauché parfois pour dire qu'on s'est vu, même si on ne s'est pas reconnu.
Martine, se lève du tapis où elle était installée. Elle va à la fenêtre,
écarte un peu le
rideau blanc et regarde dehors. Des voitures passent sur la route qui conduit au petit
centre commercial, quelques personnes mornes attendent, assises, à l'arrêt de bus.
Elle entend la porte de l'entrée de l'immeuble claquer et attend de voir qui va passer
sous le porche. C'est un petit chat qui montre son nez ! Un petit chat tenu en laisse
par une fillette qu'elle n'avait encore jamais vue ici. Une fillette avec une grosse tête
toute ronde et un drôle de visage lunaire...
Martine l'observe promener le chat. Pudiquement, elle laisse retomber
le rideau pour
ne pas être remarquée, pour ne pas gêner la bizarre fillette.
-" Tiens, elle est bizarre, cette fille ! "
Apparemment, elle donne des consignes au petit chat...
La porte de la chambre s'ouvre et Martine voit sa mère entrer pour lui demander ce
qu'elle fait.
-" Rien, je regardais à la fenêtre, il y a une drôle de fille dehors. "
- " Ah bon ? Comment ça " drôle " ? " demande sa mère en s'approchant de
la
fenêtre pour regarder à son tour.
- " Je ne sais pas, sa figure est bizarre, je trouve. "
-" Oui ! Je la connais ! Ils viennent d'emménager. Elle est trisomique cette petite. "
-" Triso... quoi ? "
-" Trisomique. "
-" Elle est malade ? "
Alors la maman de Martine lui explique, en quelques mots que cette fillette qui
promène son chat n'est pas " normale ", elle ajoute qu'on appelle ces enfants-là
des Mongoliens, à cause de leur visage aux pommettes saillantes, aux yeux bridés
comme ceux des Mongols. Elle lui raconte qu'une fois, elle avait entendu
dire qu'on
les appelait aussi " les enfants de la joie " parce qu'ils souriaient tout le temps.
Mais ça, elle n'était pas certaine. Elle l'avait juste entendu dire, elle ne savait plus où...
-" Je venais te dire qu'il fallait venir mettre le couvert, on va bientôt manger " dit-elle
en sortant de la chambre.
Martine regarde une dernière fois la fillette qui parle toujours avec son chat et file
rejoindre ses sœurs pour mettre le couvert.
Elle revoyait régulièrement la fillette promener son chat, et, quand elle n'avait pas
classe, elle surveillait son arrivée derrière son rideau. La petite sortait avec son chat,
presque toujours à la même heure. Martine avait pris l'habitude de ce rendez-vous,
trois fois par semaine à peu près. Un peu avant l'heure, elle se met à la fenêtre. Les
yeux pétillants de joie, elle épie le bruit de la porte qui lui annonce l'arrivée de la fillette..
Une fois ou deux, elle avait eu envie d'aller la rejoindre pour lui parler, mais elle n'avait
pas osé...
Un jour, la petite n'est pas venue. Martine est demeurée longtemps debout devant la
fenêtre à espérer, après chaque claquement de la porte d'entrée, voir s'avancer
la drôle
de petite et son chat. Impatiente, elle scrutait le porche... à chaque fois, elle était
déçue de voir d'autres têtes apparaître.
Elle n'a plus jamais revu la fillette.
C'est par sa maman qu'elle a appris que la petite fille était morte.
Elle eut le sentiment très net d'avoir perdu une amie, son amie. C'était difficile
d'admettre qu'elle ne la verrait plus. Elle retournait souvent à la fenêtre où elle
restait un moment, les yeux dans le vague, à se souvenir.
Environ deux mois après l'annonce de la mort de la petite, Martine, qui attendait
son tour à la boulangerie où sa mère l'avait envoyée acheter du pain, surprit une
conversation qu'échangeaient deux vieilles dames dans la file d'attente. Un mot
attira son attention : …mongolienne… Elle écouta.
Une des deux dames disait que c'était affreux et l'autre répondait :
-" Oui je pense bien. Et vous avez su pour le chat ? "
Le Chat ? Martine retient son souffle.
-" Oui son petit chat ! Il est mort la semaine dernière. Il s'ennuyait de sa maîtresse,
paraît-il. "
-" Pas possible ? "
-" Si ! C'est madame B. qui me l'a dit et elle habite sur le même palier. Cette pauvre
madame B. était toute bouleversée... "
Martine est abasourdie, en état de choc. Elle sort précipitamment
de la boulangerie,
en oubliant son pain. Elle court pour rentrer chez elle où elle s'enferme dans sa
chambre. Jetée en travers de son lit, le corps secoué de sanglots, elle frappe son
oreiller de ses petits poings en hurlant : -" C'est pas juste ! C'est pas juste ! "
La porte de la chambre s'ouvre et maman lui demande ce qui lui arrive, où est le pain ?
-" Le petit chat est mort aussi, maman ! "
-" Le chat ? Quel chat ? Allez ! Tu te calme s'il te plait. Où est le pain ? "
Martine retient ses larmes, s'assied sur son lit, essuie son nez qui coule d'un
revers de manche et ne s'excuse pas d'avoir oublié le pain.
-" Y'en avait plus, de pain ! " crie-t-elle à sa mère qui n'insiste pas et referme
doucement la porte derrière elle en sortant.
Martine s'assoit sur la chaise, devant son bureau, prend une feuille et un stylo.
Elle reste un moment sans bouger avant de se mettre à écrire :
" Si un jour je rencontre Dieu, je le tuerai. "
Puis elle chiffonne la feuille rageusement et la jette dans la petite poubelle en
plastique rose.
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